Tout la question est de savoir si la stratégie de basculement proposée par J. Baschet peut réellement échapper à l’impasse impolitique de l’argument de la nécessité à laquelle n’échappe pas les deux autres stratégies du renversement et de l’effondrement, soit à cause de leur usage dialectique de la critique fonctionnelle, soit à cause de leur emploi des déterminismes physicalistes.Lire la suite…

Chez ceux qui voient dans la décroissance une variante radicale de l’écologie, on entend souvent que les valeurs dont on a besoin pour protéger les vivants sont les mêmes que celles qui relient les humains entre eux. De ce point de vue, on pourrait s’attendre à ce qu’à l’intérieur de nos milieux engagés, les valeurs du commun, de la confiance, de l’entraide, de la bienveillance… soient consciencieusement respectées. Mais ce n’est pas toujours le cas. C’est-à-dire ?Lire la suite…

Je continue de creuser conceptuellement un double sillon : a) la croissance n’est pas qu’une conception de l’économie mais c’est aussi une conception du monde ; b) la définition la plus intuitive de la décroissance est bien d’être le contraire de la croissance.

J’en déduis facilement que si je suis capable d’énoncer quelques traits de la vision « croissanciste » du monde, alors je pourrai commencer par prendre le contrepied de ces traits pour ne pas en rester à une première définition intuitive de la décroissance et commencer assez vite à approfondir.

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Si l’on repère que la première des difficultés définitionnelle que doit affronter la décroissance est bien son préfixe « dé », alors on ne peut que se réjouir de trouver dans cet ouvrage la plus grande densité de néologismes construits sur ce préfixe : démantèlement, destauration, désintensifier, déprojection, déconnexion, décoloniser, défuturation, désinnovation, déscalarité, dé-organisation, désinvestissement, désincubation, décommissionnement…Lire la suite…

Si la liberté n’est pas délivrance, c’est qu’elle est autonomie. Parce qu’il n’y a pas de liberté comme délivrance (matérielle) sans domination comme pouvoir (politique) de faire faire. Par conséquent, a contrario, si l’on veut se délivrer de la domination, alors il faut se libérer de la conception libérale de la liberté comme délivrance : c’est à cela qu’Aurélien Berlan consacre le concept d’autonomie.

Si des dominants veulent être délivrés des tâches quotidiennes pour se consacrer à celles qui donnent du pouvoir, alors la lutte contre la domination – pour la liberté -, c’est la réhabilitation des tâches quotidiennes, c’est la reprise en charge des moyens de subsistance, c’est le retour à la terre.Lire la suite…

Nous voilà aujourd’hui envahi par les récits, des grands et des petits ; des récits partout. Il ne s’agit même plus de persuader, encore moins de convaincre, juste de séduire. C’est la victoire mentaliste de la publicité, partout, tout le temps.

Tous ces récits ont tous en commun de faire écran – ils font le spectacle et ils font barrage – au discutable.Lire la suite…

J’évoque ici ma participation au Séminaire “Economie de la contribution & monnaies”, organisé par L’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI), le mercredi 27 avril.
Proposer une vision originale en considérant qu’au-delà de la technique dont elle offre l’usage, une monnaie est aussi un « milieu » de construction de liens et de savoirs, donc de transformation de pratiques.Lire la suite…

Version réécrite des considérations de  méthode qui peuvent faciliter la lecture du livre de la MCD,  La décroissance et ses déclinaisons, pour sortir des clichés et des généralités 1 ; livre qui a été présenté lors du lancement de l’OPCD, l’Observatoire de la post-croissance et de la décroissance, qui vientLire la suite…

Le « commun » est à la mode. Dans la dernière chronique, j’ai fait remarquer que « le commun, ça ne se fabrique pas, ça se cultive« .Le commun en ce sens n’est donc pas ce qui vient à la fin de la réunion, quand des individus juxtaposés ont pu exprimer leur « opinion personnelle »Lire la suite…

Quand on voit à quel point le 20ème siècle a pu être un siècle de barbarie et d’atrocités, appuyées sinon démultipliées ô combien par une puissance technologique qui a acquis un tel potentiel apocalyptique, il est difficile de rester dans une conviction pleine de confiance que les progrès du rationnel et de l’instrumental soient à tout coup un progrès moral et civil.

Ce que le 20ème siècle vient immanquablement d’abolir c’est précisément cette confiance qui reliait toutes les espèces de progrès, le « plus » avec le « mieux ».

Or c’est précisément cette confiance qui constituait la colonne vertébrale du mythe du progrès.Lire la suite…