La double dynamique vertueuse du Commun

Texte complet de mon intervention pendant le Séminaire CIT – Communs, Institutions, Territoires, organisé par le réseau des territorialistes, De l’intérêt général à la construction des communs. quelles mutations pour l’action publique territoriale ? A la Communauté de l’Arche de Saint-Antoine, les samedi 29 et dimanche 30 août.

Merci pour l’invitation, un double merci :

  1. Car pour les communistes ou les socialistes du 21ème siècle que sont les décroissants, le commun – dans toutes ses acceptions : les biens communs (Elinor Ostrom), le Bien commun (François Flahault), les communes (Murray Bookchin) – définit l’espace, le territoire, dans lequel devrait pouvoir s’enraciner la vie sociale. Or, c’est cette vie sociale qui constitue l’objectif d’une décroissance désirable. Le défi de cet objectif, c’est que cette exigence de commun doit être compatible avec celle de relocalisation.
  2. Car pour les décroissants de la MCD (Maison commune de la décroissance), la part qui doit être accordée au concept, à la théorie, est trop souvent minimisée sinon déniée au profit soit du seul face à face de la jambe des urnes et de la jambe de la rue, soit, pire encore, au nom d’un spontanéisme des luttes (qu’il suffirait de faire « converger » ou de « fédérer » pour engager le renversement du capitalisme), faute bien souvent d’être en réalité capable d’imaginer une sortie non pas tant de la croissance que de son monde (et de son imaginaire).

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C’est donc bien (d’une part prépondérante) de théorie dont nous avons besoin : les décroissants doivent l’assumer ; d’autant plus facilement que leur prévention à l’égard de la fable du nouveau à tout prix peut les préserver de pratiquer cette théorie sous l’injonction de devoir tout réinventer, de devoir tout reprendre à zéro : comme si pour réfléchir, il fallait tout arrêter, tout détruire pour tout recommencer  (c’est pourtant l’illusion que l’An 01 partage avec la destruction créatrice des capitalistes) → Alors faisons de la théorie – non plus pour « transformer le monde » (Marx dans la 11ème et dernière thèse sur Feuerbach) mais  pour le conserver (Günther Anders 1) → faisons de la théorie en n’hésitant pas à récupérer concepts et théories de penseurs que nous pourrons alors présenter comme des « précurseurs de la décroissance ».

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Pour cette intervention, il nous semble fécond, pour penser politiquement le concept de commun en vue d’un plaidoyer en faveur d’une forme préférée d’organisation sociale, de nous référer :

  1. Au concept fourni depuis des années par les Amis de la Terre : celui d’espace écologique (pour résoudre le problème de la liberté).
  2. A la définition par Pierre Dardot et Christian Laval du Commun comme « principe » (pour résoudre le problème de l’institution).

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Le concept d’espace écologique peut fournir une réponse solide à la première objection qui surgit aujourd’hui dès qu’est évoqué ou tenté – par l’intermédiaire précisément des communs – un retour au communisme ou au socialisme : l’objection de la liberté → Socialisme et communisme seraient par nature (et par histoire) liberticides.

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Évoquons brièvement ce qu’est la conception libérale de la liberté = une conception individualiste de la liberté comme liberté individuelle =  la liberté serait la possibilité pour tout individu défini prioritairement comme « propriétaire de soi » (John Locke) d’exercer ses activités de façon indépendante. La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres, et c’est d’abord vrai pour le champ dont je suis le propriétaire privé.

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Mais alors comment les libéraux résolvent-ils le problème de la confrontation des libertés, et donc de leur limitation ? Par la fable de la main invisible : dans une conception individualiste de la liberté, seule une autre liberté individuelle peut venir limiter ma liberté → la concurrence libre et non faussée devient alors le principe politique de l’organisation sociale.

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En tant que socialistes et écologistes, voyons comment les décroissants pensent plutôt qu’un principe de limitation ne peut pas venir des individus eux-mêmes :

  • Nous n’ignorons pas la variante colibri de la décroissance, qui ne semble pas échapper à la fable d’une autolimitation des individus par eux-mêmes (pour aboutir au mieux à une insurrection… des consciences) 2.
  • Mais alors si la limitation ne vient pas de l’intérieur des individus, d’où vient-elle sinon de l’extérieur des individus ?

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Si des « extérieurs » ne viennent pas de l’intérieur des individus, ils ne naissent donc pas des individus mais, tout au contraire, dès la naissance des individus, ces « extérieurs » précèdent les individus.

  • La nature précède les individus : nous devons être écologistes.
  • La société précède les individus. C’est la formidable définition par Mauss et Fauconnet 3 du « fait social » comme ce qui préexiste à l’individu et qui, du coup, s’impose à lui.

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Ouvrons une parenthèse en remarquant que cette extériorité de la nature et de la société se manifeste par une certaine « indisponibilité » : du côté de la nature, c’est la part sauvage 4, et du côté de la société, c’est la tradition. Dans les deux cas, c’est ce dont il faut savoir hériter ; et transmettre à ceux qui naissent 5.

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D’où tout l’intérêt du concept d’espace écologique qui vient de l’écologie et qu’il est si facile d’étendre à la sphère de la vie sociale 6.

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Chaque humain doit avoir le même droit d’utiliser les ressources. Cela implique, pour chaque type de ressource, la définition d’un plancher minimal ainsi qu’un plafond maximal de consommation qui prend en compte la capacité de régénération des ressources renouvelables et le stock de ressources non renouvelables.

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Il est facile et souhaitable d’écologiser nos considérations sociales en étendant la double limitation plancher/plafond : au bruit, à la lumière, à la circulation, à la monnaie (entre chrématistique et gratuité), au désir (l’appétit entre gourmandise et faim), à la tolérance… à la pauvreté/sobriété volontaire (entre richesse et misère).

Le plus fécond est de s’apercevoir que l’espace écologique est toujours précisément l’espace des communs, parce qu’il y a toujours deux façons de se retrouver « hors du commun » :

  • En-deçà du plancher : la misère est hors du commun.
  • Au-delà du plafond : les riches, ceux qui font sécession, ont des modes de vie hors du commun.

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Ainsi, dans les sociétés riches qui sont les nôtres, un espace écologique des revenus permettrait de définir un espace commun au-dessus du plancher d’un revenu inconditionnel (d’un montant suffisant : un revenu, c’est un dû !) et en dessous d’un revenu maximum (au-delà, ça suffit !).

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Cet espace écologique des communs est le domaine de définition de nos libertés. Les libertés de chacun ne s’exercent plus alors en étant définies dans leurs confrontations mais par leur interdépendance, cadrée par l’espace vertueux (I) des communs (les vices privés n’y ont aucune vertu publique). Dans la version libérale de la liberté, les limites sont des obstacles à la liberté et c’est pourquoi a/ la liberté y est définie comme « absence de contraintes » et b/ la liberté consiste à franchir ces limites, à s’en affranchir, à les repousser (tout comme la croissance devrait sans cesse repousser les limites). Dans notre conception, le rapport aux limites est complètement inversé : les limites sont au contraire les conditions de la liberté et elles permettent non pas de se détourner des autres ou à se retourner contre eux mais au contraire d’inciter à se tourner vers eux.

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Le territoire de l’interdépendance est celui qui se situe entre le plancher de la dépendance et le plafond de l’indépendance : c’est la liberté sociale telle que la redéfinit Axel Honneth quand il veut en revenir au socialisme originel, dépouillé de tout industrialisme, économicisme et productivisme 7.

  • « Les sujets n’agissent pas seulement les uns avec les autres mais les uns pour les autres » (page 38).
  • « La liberté sociale consiste dès lors à participer aux activités d’une communauté dans laquelle les individus se témoignent leur sympathie en s’apportant réciproquement une aide désintéressée dans la satisfaction de leurs besoins légitimes » (page 43).

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Voilà pour l’objectif : promouvoir les communs sans sacrifier aucune liberté parce que celle-ci est reconsidérée comme interdépendance sociale : autrement dit, il ne peut y avoir de vie sociale que sur une base coopérativiste de la société (et c’est toute la différence avec la « vie en société »).

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Oui, mais comment mobiliser en vue d’un tel objectif ?

Comment, au nom d’un goût pour la double limitation par les planchers et les plafonds (c’est notre fondement), repasser sous les plafonds de la soutenabilité écologique (c’est notre définition) en vue de protéger, conserver et entretenir non seulement la vie sociale mais aussi la nature (c’est notre objectif) ?

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Voilà la question politique par excellence, la question démocratique : comment s’auto-organiser pour repasser démocratiquement sous les plafonds actuellement largement dépassés : comment échapper au destin écocidaire et sociocidaire du monde de la croissance ? Comment s’installer, circuler, habiter, produire, se cultiver, se soigner, se divertir… dans l’espace écologique des communs ?

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C’est là qu’il faut profiter de l’apport principal du gros volume que Pierre Dardot et Christian Laval ont consacré au Commun (Paris, La découverte, 2014). Et leur reconnaître notre dette.

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Un premier apport consiste en une clarification féconde entre  plusieurs façons  de parler de ce qui est commun : les biens communs (caractérisé par la rivalité et la non-exclusivité), le Bien commun, les communs (selon Elinor Ostrom, toute ressource en accès partagé gérée de manière auto-organisée par une communauté en vue de garantir l’intégrité de la ressource dans le temps).

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Contre la thèse de la tragédie des communs (Garret Hardin, 1968) qui ne voyait de solution à la compétition des individus que par l’intervention de l’État, Elinor Ostrom a défendu l’efficience de la propriété commune (≠ biens en libre accès) : les propriétaires peuvent élaborer des règles formelles ou s’appuyer sur des règles informelles, pratiquant ainsi l’auto-gouvernance 8.

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Mais l’apport principal de Dardot et Laval est la défense du commun comme « principe » : « Si « Commune » est le nom de l’auto-gouvernement politique local et « communs » le nom des objets de nature très diverse pris en charge par l’activité collective des individus, « commun » est proprement le nom d’un principe » (page 19).

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Ce principe du Commun repose sur la « praxis auto-instituante ».

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Quel est le problème que ce principe du Commun doit affronter ? « L’heure est aujourd’hui à la création de nouveaux droits d’usage venant imposer, via la reconnaissance d’une norme sociale d’inappropriabilité, des limites à la propriété privée et, en un sens, un recul de celle-ci. Par conséquent, la question préjudicielle est celle de savoir par quelle pratique on peut inventer des règles de droit susceptibles de devenir à la longue des coutumes » (page 405).

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Redisons-le plus explicitement :

  • D’un côté notre socialisme et notre refus radical de l’individualisme nous obligent à affirmer que la vie sociale précède la vie individuelle, au sens que, quand un individu naît, la société est déjà-là, avec sa langue, ses manières de vivre, de faire et de penser… Bref, il y a de l’institué. D’autant que notre critique de la « modernité tardive » (Harmut Rosa) nous oblige à critiquer ensemble les impératifs croisés de la croissance, de l’accélération et de l’innovation. Pas question donc de nous en sortir en proposant une version même « socialiste » de la tabula rasa, de la start-upisation… Ni les coutumes ni les peuples ne peuvent se créer.
  • D’un autre côté, conservateurs nous sommes peut-être mais pas réactionnaires : autrement dit, nous ne croyons plus à la fable du progrès et pourtant nous voulons « changer le monde ». C’est donc une reconfiguration entre rupture et continuité, entre transition et tradition que nous cherchons.

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La solution de Dardot et Laval est de chercher du côté d’une praxis instituante, c’est-à-dire d’une praxis commune qui ferait émerger de l’institution, dans la lignée de Cornelius Castoriadis qui faisait « valoir la primauté de l’instituant sur l’institué » (page 421), du naissant sur le préétabli.

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« Aussi le projet radical d’émancipation ne peut-il s’assigner d’autre but que celui d’une société consciemment auto-instituante, ce qui n’est qu’un autre nom de la démocratie » (pages 422-423).

« La praxis est ainsi autoproduction de son sujet par auto-altération de l’acteur dans le cours même de l’action » (page 438).

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Mais comment garantir qu’une telle praxis, certes incontestablement créatrice, soit véritablement émancipatrice ? Comment ne pas confondre « pouvoir instituant » et « pouvoir constituant » (ce dernier pouvoir aurait besoin d’un sujet souverain pour se constituer, sujet en capacité de s’auto-fonder, répétant ainsi le geste même de l’invention moderne de l’individu 9) ?

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A quelle condition politique, la praxis instituante peut-elle réussir à devenir « autoproduction d’un sujet collectif dans et par la coproduction continuée de règles de droit » (page 445) ?

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Proposition politique 1 de Dardot et Laval : il faut construire une politique du commun.

« Il s’agit d’instituer politiquement la société, en créant dans tous les secteurs des secteurs d’autogouvernement qui auront pour finalité et rationalité la production du commun » (page 462).

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Voilà donc la solution, celle qui permet de relier chez Dardot et Laval praxis instituante et commun, celle qui pour nous décroissants, permet de relier espace écologique des communs et principe du Commun.

En tant que principe, le Commun n’est pas que la condition (de la préexistence) de la société, il en est aussi la finalité.

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Autrement dit, la vie sociale est à la fois la condition (le début) et la finalité (le but) : ce cercle vertueux (II) de la condition et de la finalité signifie que nous n’agissons politiquement que pour permettre la continuité de la vie sociale. Cette persévérance de la société pour elle-même se concrétise dans la protection, la conservation et l’entretien de la société en tant que telle.

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La finalité d’une resocialisation de la société est donc explicite : c’est la continuation de la vie sociale.

Autrement dit, la finalité est la reproduction de la société. Cette primauté accordée à la sphère de la reproduction sociale 10 – en particulier sur celle de la production économique – consacre, d’un point de vue postmarxiste, le recul de la critique par les contradictions internes objectives au profit d’un retour à la critique normative, par l’espérance d’un idéal de vie bonne au sein d’une société juste. S’il n’y a d’existence humaine que sociale, et si la liberté sociale consiste à exercer sa liberté que pour et avec les autres, alors c’est que la vie sociale n’a qu’une finalité : la persévérance dans son existence. Une vie individuelle n’est réussie qu’à condition de vouloir la poursuite de la vie sociale en tant que telle.

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Ce cercle de la condition et de la finalité se retrouve exactement pour penser et agir avec la nature (Catherine Larrère et Raphaël Larrère) : être écologiste, c’est reconnaître a/ que la nature fournit le cadre dans lequel toutes nos activités humaines s’inscrivent mais b/ qu’humainement, démocratiquement, nous devons vouloir que la nature persévère dans son existence.

Il n’y a aucune finalité objective qui contraint à l’existence de telle ou telle espèce vivante ; mais nous les humains, en pleine reconnaissance de notre condition ontologiquement sociale, nous devons admettre que pour vivre humainement nous devons vouloir protéger, conserver et entretenir la nature.

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La société et la nature sont les objets de notre volonté générale orientée par le principe du Commun. Ce n’est qu’en commun que nous pouvons vouloir que le Commun persévère. C’était déjà le sens du Principe Responsabilité énoncé par Hans Jonas : la responsabilité consiste à léguer aux générations futures le même potentiel de responsabilité que celle de notre génération.

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Tout ce qui est incompatible avec la continuation de la vie sociale ou de la nature n’est pas commun et doit donc être politiquement combattu. Voilà notre socialisme, ou notre communisme.

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En ce sens le Commun est à la fois ce qui nourrit notre rejet du monde de la croissance, notre projet d’une vie sociale instituant de façon continue de l’émancipation, et notre trajet démocratique d’une auto-organisation en vue de la persévérance tant de la vie sociale que de la nature.

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En tant que décroissants, cette persévérance tant de la société que de la nature s’inscrit dans la transition pour repasser sous les plafonds de la soutenabilité écologique.

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Et c’est là que nous attendons les travaux des « territorialistes »  car la relocalisation est bien le chemin de la décroissance : la biorégionalisation plutôt que la mondialisation, la territorialisation plutôt que la métropolisation ; sans s’interdire de devoir penser une articulation entre un « espace public mondial » dans lequel le socialisme devrait selon Axel Honneth être éthiquement neutre en faisant abstraction de tous les environnements éthiques empiriques (une sorte d’équivalent normatif de l’universalisme des Lumières) et des espaces territoriaux dans lesquels le socialisme pourrait trouver à s’incarner.

https://reseaudesterritorialistes.fr/2020/04/10/les-communs-a-lepreuve-de-la-metropolisation-fuites-et-resistance-municipalisme-et-bioregion/

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Les notes et références
  1. « C’en est arrivé à un tel point que je voudrais déclarer que je suis un « conservateur » en matière d’ontologie, car ce qui importe aujourd’hui, pour la première fois, c’est de conserver le monde absolument comme il est. D’abord, nous pouvons regarder s’il est possible de l’améliorer. Il y a la célèbre formule de Marx : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières, ce qui importe, c’est de le transformer. » Mais maintenant elle est dépassée. Aujourd’hui, il ne suffit plus de transformer le monde; avant tout, il faut le préserver. Ensuite, nous pourrons le transformer, beaucoup, et même d’une façon révolutionnaire. Mais avant tout, nous devons être conservateurs au sens authentique, conservateurs dans un sens qu’aucun homme qui s’affiche comme conservateur n’accepterait. »[]
  2. Il n’est donc pas étonnant qu’à partir d’un tel principe individualiste, les colibris envisagent la transformation sociale sous la forme d’une agrégation des consciences – « si tous les gars du monde… » – or la séquence prise de conscience → préfiguration → exemplarité → essaimage → masse critique → bifurcation n’est que la variante baba cool de la main invisible : comme si une société résultait de l’addition d’individus atomisés.[]
  3. « Sont sociales toutes les manières d’agir et de penser que l’individu trouvent préétablies […]. Il serait bon qu’un mot spécial désignât ces faits spéciaux, et il semble que le mot institution serait le mieux approprié. Qu’est-ce qu’en effet qu’une institution sinon un ensemble d’actes ou d’idées tout institué que les individus trouvent devant eux et qui s’impose plus ou moins à eux ». Marcel Mauss et Paul Fauconnet, Article « Sociologie » extrait de la Grande Encyclopédie, vol. 30, Société anonyme de la Grande Encyclopédie, Paris, 1901. Cité par Lordon, Vivre sans, page 107.[]
  4. http://ladecroissance.xyz/2020/03/29/la-part-sauvage-du-monde-de-virginie-maris/[]
  5. Lire le dernier § de La crise de l’éducation d’Hannah Arendt.[]
  6. http://decroissances.ouvaton.org/2016/07/01/la-notion-despace-ecologique-une-force-politique/[]
  7. Axel Honneth, L’idée du socialisme, Paris, Gallimard, 2017 ; http://decroissances.ouvaton.org/2020/06/07/jai-lu-lidee-du-socialisme-daxel-honneth/[]
  8. https://laviedesidees.fr/Elinor-Ostrom-par-dela-la-tragedie-des-communs.html[]
  9. Pour le débat sur institution-constitution-destitution : https://lundi.am/vers-une-theorie-de-la-puissance-destituante-Par-Giorgio-Agamben[]
  10. Cinzia Arruzza, Tithi Bhattacharya, Nancy Frazer, Féminisme pour les 99 %, Un manifeste, La découverte, Paris, mars 2019. La reproduction sociale se rapporte au besoin de « faire des personnes » ; alors que le capitalisme a besoin de « faire des profits ». Le déni social du capitalisme c’est de faire passer les profits avant les personnes alors que, sans aucune exception, toute société se base sur les activités de la reproduction sociale. Non seulement le capitalisme ne reconnaît pas cette sphère – au sens où ces activités sont objet de mépris et d’invisibilité et non pas de reconnaissance – mais sa promotion des logiques de compétition et d’individuation aux dépends de la coopération sape les conditions de possibilité de la vie sociale (http://decroissances.ouvaton.org/2018/02/14/la-decroissance-doctrine-sociale/#Etape_2-_Une_conception_cooperativiste_de_la_societe ). Le capitalisme est aujourd’hui l’attaque généralisée contre cette sphère de la reproduction sociale[]

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