L’Antiproductivisme, un défi pour la gauche ?

En librairie à partir du 10 mai 2013.

La gauche des luttes ne peut-elle se définir que négativement ? Elle est antilibérale, anticapitaliste, souvent antinucléaire, anti-ogm, anti-gaz de schiste… Au mieux quand elle se fatigue des luttes « contre », quand elle essaie de proposer des « pour » et des « avec », la gauche semble ne pouvoir se définir qu’en référence au monde qu’elle critique, mais de façon « alter » : altermondialisme, alter-développement ; ou « slow » : slow food, slow city, slow money…

Pourquoi devrait-elle maintenant se prétendre antiproductiviste ? Est-ce seulement possible ?

Car le productivisme a appartenu au logiciel commun de la gauche et du monde que la gauche prétendait critiquer. Le capitalisme comme le socialisme ayant réellement existé, dans ses versions soviétiques ou social-démocrates, ont été et sont productivistes.

Ce qui signifie qu’une gauche antiproductiviste devra doubler sa critique du capitalisme d’une critique des critiques classiques du capitalisme. Autant dire, qu’il y a là un potentiel de radicalité que la gauche n’a peut-être jamais osé approcher.

Comment creuser suffisamment profond pour atteindre une telle radicalité ? Suffit-il d’ajouter au rouge du socialisme le vert de l’écologie pour obtenir une réelle transition vers une société libérée de la religion du progrès et de la croissance ? Suffit-il d’ajouter au refus du productivisme le rejet du consumérisme pour pouvoir construire un monde de juste répartition de la richesse et de respect de la nature ?

C’est là qu’une gauche antiproductiviste doit manifester une réelle force de propositions pour affronter le « dilemme de la transition ». La voie de la rupture est tentante mais, trop brutale, elle ne fera que répéter les égarements de l’avant-garde éclairée. Celle de la transformation est plus réaliste mais à trop l’être elle se coupera du principe d’irréalité : rêver, c’est rêver de réaliser ses rêves.

Une gauche antiproductiviste pourrait-elle devenir une gauche de la rêvolution ?

Table des matières

Introduction de Michel Lepesant
Trois poèmes. Thierry Brulavoine

1. L’antiproductivisme en dépit du productivisme
Gauches et antiproductivisme : les rendez-vous manqués. Paul Ariès
Machinisme et libéralisme économique. Geneviève Azam
Gauche productiviste et grammaires de la décroissance. Irène Pereira
Ménageons notre peine. Baptiste Mylondo
Arrêt des nucléaires. Jean-Luc Pasquinet
Territoire de l’antiproductivisme. Martine Tiravy
La question des machines. François Jarrige

2. Radicalité de l’antiproductivisme
Impératif écologique et révolution citoyenne. Jean-Luc Mélenchon
De l’utopie communiste et de ses errances historiques. Michel Weber
L’antiproductivisme peut-il faire l’économie de la lutte des classes ? Laurence Lyonnais et Roxanne Mitralias
Une planification, même écologique, peut-elle vraiment rompre avec le productivisme ? Corinne Morel-Darleux
Quand bien même. Jérôme Desquilbet
L’imaginaire de l’Anthropocène. Agnès Sinaï
Non ! Philippe Gruca
Pour une première cartographie du désir comme volonté ou représentation. Sergio Ghirardi

3. Les horizons d’espérance de l’antiproductivisme
Chantiers économiques pour une gauche antiproductiviste. Michel Lepesant
Ménager le territoire. Ghislaine Soulet
La décroissance : une voie vers l’autogestion socialiste et écologiste. Thierry Brugvin
Décroissance de l’argent, monnaies de la décroissance. Annie Vital
L’antiproductivisme comme condition de la paix. Bernard Legros
Les « Jeudis Veggies » en Belgique : une inspiration pour nos projets antiproductivistes ? Élodie Vieille-Blanchard
Vers un manifeste antiproductiviste pour des sociétés du Bien-vivre. Michel Lepesant & Christian Sunt

 

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