Par où commencer ?

Pique-nique, ballade et maintenant bal : toute une variété de manifestations pour rendre visible la décroissance.

Ces « initiatives » se rangent dans le pied de la visibilité : avec les manifestations, les pétitions et surtout les élections…

Tout ce « pied » rencontre l’épine du « pouvoir » ; sur ce point, il me semblait que les décroissants avaient accepté l’idée qu’il fallait abandonner l’illusion que la prise de pouvoir préalable était la condition nécessaire et suffisante d’un changement de paradigme/civilisation/société.

Oui, mais pourquoi cet abandon, ce « lâcher-prise » ? Parce que la prise de pouvoir préalable fait passer le « savoir-faire » avant le « faire », le « savoir » avant « l’agir » ; c’est une variante de l’avant-garde éclairée (une variante de la pédagogie/démocratie comme solution du problème de la démagogie/démocratie : « ah, si les gens étaient éduqués » = « ah, si tout le monde pensait comme moi »)…

Autre variante : la simplicité volontaire comme prise de conscience préalable à tout engagement dans les alternatives concrètes.

Ce qu’il s’agit d’abandonner, c’est cette illusion  que le pouvoir doit être un préalable : dans la conquête des institutions comme dans la conquête de soi, ou dans celle de la nature.
[Quand on ne fait plus de la prise du pouvoir – des institutions comme de soi – un préalable, alors on peut déconstruire ses illusions intrinsèques et s’engager dans les contre-pouvoirs et les anti-pouvoirs ; et  la simplicité volontaire devient un approfondissement au lieu de risquer d’être cette impasse qui au mieux n’aboutit qu’à des « communautés terribles ».]

Alors, comment commencer ? Par les alternatives concrètes (parce que c’est à ce niveau associatif/collectif que les OC peuvent partager des expérimentations avec des non-OC, avec « les gens »), par le « faire ensemble ». Pourquoi ? Parce que ces actions construisent des situations/contextes dans lesquels chacun peut vivre qu’il peut préférer le partage à l’égoïsme, la coopération à la compétition, la lenteur à la vitesse, la convivialité à l’individualisme, etc. : c’est ainsi que l’on se désaccoutume de la croissance.

Un bal, c’est festif, c’est convivial : oui, mais c’est toujours l’illusion de la prise préalable de conscience (les marxistes parlaient de « conscientisation des masses » ; on a vu le résultat).

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