Ma « lettre du 12 » va passer à un rythme bimestriel. Car j’ai besoin de temps pour me concentrer davantage à l’écriture d’un livre consacré à la dimension optimiste de la décroissance : La décroissance est un humanisme.
Bien évidemment, il ne sera pas question de reprendre sans critique un humanisme naïf, humanisme naïf aussi bien partagé par les défenseurs du « Progrès » que par certains de ses critiques, tels les fervents partisans du « si tous les gars du monde faisaient comme moi ».
Il faudra donc reconsidérer et repréciser le statut d’un humanisme qui devra faire toute sa part à ce que l’humanisme classique a quasi systématiquement écarté, dénié, oublié : l’homme n’est pas le seul « humain », les humains ne sont ni les seuls « conscients » ni les seuls « vivants » ; et surtout aucun humain n’existe « seul » : ce sont donc contre toutes ces formes d’isolement et d’abstraction, qu’il faudra essayer de favoriser un humanisme décroissant.
Cet humanisme sera socialiste, féministe et volontariste.
A chaque fois, il s’agira de repenser les défis posés par la décroissance comme « trajet » : ne se contenter ni de rejeter (les facilités du « contre ») ni de projeter (les facilités du « rêve »).
La conférence écrite que je propose ci-dessous examine déjà certains aspects de ces défis : nous voulons en tant que féministe rejeter le patriarcat mais en tant que socialiste nous voulons conserver une part traditionnelle de la vie sociale ; or, dans cette tradition, se trouve le patriarcat.