Les grèves contre la réforme des retraites avaient pu nous faire espérer que chaque « otage » des transports y trouverait l’occasion de s’interroger sur l’absurdité d’un emploi consacré à gaspiller tant de temps pour aller perdre sa vie à la gagner. Las.
La pandémie de coronavirus peut-elle nous faire espérer une prise de conscience que le monde peut mettre sa croissance entre parenthèses, et aussi ses divertissements aliénants, ses productions inutiles, ses échanges mondialisés… Las.
Alors en attendant, si nous refusons de capituler idéologiquement, comment en ces temps de désarroi conserver quelques espérances, quelques résistances ? Dans ma lecture du dernier Piketty comme dans le compte-rendu de ma conférence récente – Désarroi et espérance politiques, questions de décroissance -, je fais le pari que les décroissants peuvent trouver le courage de faire l’effort de se mettre idéologiquement à l’ouvrage : mais à condition de savoir articuler critiques de la croissance et critiques de leurs propres critiques. Las ?