Dépenses de droite et recettes de gauche

© Illustration de Jean-Luc Boiré

Dans une comptabilité, il y a 2 colonnes, celle des entrées et des sorties, des crédits et des débits, des dépenses et des recettes ; l’équilibre se fait en baissant l’une ou en montant l’autre.

  • Être de droite : c’est baisser les dépenses – parce que les pauvres ne sont jamais assez pauvres.
  • Être de gauche : c’est monter les recettes – parce que les riches sont toujours trop riches.

Rappelons aussi qu’il n’est pas interdit de (dé-)penser qu’une dépense (publique) comme une charge (sociale) sont en fait des revenus indirects ; réduire les dépenses ou baisser les charges, c’est baisser les revenus des « citoyens/salariés/ayant-droit » qui sont aussi des → consommateurs 1.

Baisser les dépenses publiques et les charges sociales, c’est donc ralentir la consommation et donc ralentir la croissance (si j’étais marxiste, je croirais avoir découvert une « contradiction interne » du capitalisme alors que ce n’est que l’équation qui fournit une solution aux riches : il faut augmenter les inégalités ; et ils ne s’en privent pas !).

Super ! Quant à moi, je suis contre la croissance de l’insoutenabilité écologique des dérives industrielles/économiques/financières.

Car, non, le seul « impératif » n’est pas « économique » : il faut cesser cet idéalisme-là et retrouver les pieds sur terre ; oui, oui, sur terre, sur Terre, celle des limites écologiques, celle des ressources, celle des déchets, celle des pollutions, celle de l’anthropocène.

Il faut sortir de cet idéalisme libéral qui se prétend « réaliste » simplement parce que des phrases « cyniques » sont prononcées. Une phrase qui fait « mal » n’est pas forcément une phrase « vraie ». Cette confusion du « mal » et du « vrai » est le soubassement psycho-logique de ce pseudo-réalisme.

Qui est lui-même alimenté par deux illusions :

  •  celle de ne pas s’être rendu compte que le monde était devenu « faux » (John Holloway).
  • Celle qui naît de l’absence d’idée de ce que peut signifier « mal-vivre » (au mieux, confondu psycho-logiquement avec un « mal-être »).
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Les notes et références
  1. Sur cette contradiction des citoyens-consommateurs qui sont aussi des travailleurs : « on ne peut rien imaginer de pire », suivant la définitive sentence d’Hannah Arendt.[]

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