Dans un débat/discussion/table ronde/atelier, je ne crois pas que l’élément déterminant soit le modérateur/animateur ; ni même la méthode/méthodologie utilisée.
L’élément clef c’est d’abord le contenu, le fond, de ce qui est dit (la « densité ontologique » de ce qui est dit).
Quand on met en avant la « méthode », on met en avant l’attente des « participants ».
Quand on met en avant le « fond », on met en avant ce que « donne » l’intervenant.
Je vais plus loin : dans la « mouvance alter », la mise en avant des « méthodologies » et « techniques d’animation » ne sont souvent que des cache-misère de l’absence de fond (Voir le « biais culturel » de la mouvance alter : http://confluences.ma-ra.org/?p=140).
Cet absence de fond est d’abord dû au nihilisme/relativisme de nombre des participants qui au lieu d’écouter et de « recevoir » ce qui peut être « donné » ne sont d’abord qu’en attente de leur propre prise de parole.
Il est assez facile de clairement dégager des différences entre un débat (peu de densité ontologique mais mise en avant de l’égale communication de tous avec tous) et une discussion (beaucoup de densité ontologique possible et mise en avant de la parole donnée par quelques-uns si tous sont en réception/écoute).
La mise en avant des méthodes et des techniques repose – ironiquement – sur un impensé cartésien assez souvent ignoré par les défenseurs des méthodes qui spontanément se croit non-cartésiens. La mise en avant des méthodes signifie aussi la mise en avant des « egos » (c’est bien le même Descartes qui écrit le »Discours de la méthode » et « je pense donc je suis »).
Ces questions sont reliées aussi à celle des formes préalables de nos organisations (parti/mouvement/réseau). Cette question des formes préalables des organisations est liée à celle du pouvoir (et de sa prise préalable comme condition du changement) : bref, c’est de la politique.