J’ai lu : L’idée du socialisme, d’Axel Honneth
Si la décroissance doit se reconnaître comme un socialisme, alors il faut libérer le socialisme de son ancrage industrialiste.
DécroissanceS – Le blog de Michel Lepesant
C’est de théorie et d'histoire, c'est-à-dire d’un corpus idéologique animé non pas par l'intransigeance mais par la cohérence conceptuelle, dont manque terriblement la politique. Dans une société dominée depuis longtemps par la résignation ou l'adaptation, avec quelques intermèdes de stupéfaction, où toutes les forces de la domination veulent la poursuite de la croissance et de son spectacle, il devrait être évident que ce que nous devons accomplir aujourd'hui est la critique radicale de tout ce qui existe, comme si tout était pour le pire dans le pire des mondes possibles.
Si la décroissance doit se reconnaître comme un socialisme, alors il faut libérer le socialisme de son ancrage industrialiste.
Parce que le désir (sans limite) de contrôle nous prive de résonance. Parce que la résonance – et non pas le ralentissement – est la solution du problème central de notre temps : l’accélération. Parce que l’accélération est aliénation. Parce qu’une vie non-aliénée est une vie bonne. Et nous voilà revenu à la question sans doute la plus importante pour nous autres humains : qu’est-ce qu’une vie bonne – et pourquoi nous fait-elle défaut ?
Sous la pression d’un rythme en accélération constante, les individus de la modernité tardive font désormais face à un monde qu’ils n’ont plus le temps ni d’habiter ni de s’approprier : ils sont aliénés.
La publicité et la marchandisation capitaliste transposent notre besoin existentiel de résonance, qui est désir de relation, en un désir d’objet. Mais la résonance ne se laisse pas rendre disponible.
Le fait de disposer à notre guise de la nature, des personnes et de la beauté qui nous entourent nous prive de toute résonance avec elles. La frustration ne vient donc pas de ce qui nous manque mais de ce que nous avons perdu parce que nous en disposons.
Ces notes d’écriture ont été écrites il y a plus de 15 ans, et le premier jet il y a plus de 30 ans, mais je ne peux m’empêcher de voir à quel point certains passages – sur l’abstraction du Tout ou rien – rejoignent mes réflexions actuelles (sur la décroissance en période de confinement).
L’objectif idéologique de Thomas Piketty est la défense d’un socialisme participatif et d’un social-fédéralisme fondés sur un dépassement de la propriété privée et une défense radicale de l’impôt (fortement) progressif comme outil principal de redistribution. Son argumentation est principalement historique.
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