politiquesCet essai est paru mi-juin 2013 ; je tiens à remercier les éditions Utopia. En cliquant sur ce lien, vous pouvez en lire les premières pages.

LE MOUVEMENT DE LA DÉCROISSANCE se doit d’entrer dans une nouvelle phase. Il ne suffit plus de dénoncer l’impasse de la croissance, d’annoncer la catastrophe qui vient, de prophétiser tel ou tel effondrement.

Entre le rejet du monde d’hier et le projet de celui de demain, c’est d’un trajet dont nous avons besoin, pour ici et maintenant. Mais est-ce suffisant de définir la décroissance comme un trajet ?

Et pour ce faire, quels rapports les décroissants doivent-ils entretenir avec le/la/les politiques ?

Les initiatives concrètes et les expérimentations sont-elles suffisantes pour constituer les pièces éparpillées d’un gigantesque puzzle qui préfigurerait le monde convivial et serein de demain ? Ne risque-t-on pas de se disperser et de s’égarer dans des mondes parallèles faits d’expérimentations minoritaires tout à la fois compatibles et tolérées par le système dominant ? La juste critique du gaspillage ne risque-t-elle pas de dériver vers une injuste et indécente défense de la pénurie ? La simplicité volontaire est-elle un ascétisme qui n’ose pas dire son nom ?

Ce livre propose des éléments de réponse à toutes ces questions et défend une pédagogie de la décroissance qui consiste, non pas à comprendre avant de faire, mais à faire en s’interrogeant.

Car on ne peut avoir raison contre tous. Les minorités, fussent-elles les plus cohérentes, dans leur Faire, leur Agir et leur Penser, doivent finir par affronter l’épreuve politique de la majorité.

C’est un autre trajet auquel la décroissance ne peut se soustraire. La décroissance est le nom politique qui désigne la transition d’une société de croissance à une société d’a-croissance.

Ce livre explore ce que le « dé » de la « décroissance » peut apporter à cette hypothèse politique.

Sommaire

– Avant-propos

1- Décroissance de la politique : le, la, les

2- Agir, Faire, Penser pour articuler les résistances

3- Croissance des objections

4- Usages et mésusages de la critique

  • Critique du malheur, horizon d’une vie heureuse

5- Décroissance et objection de croissance

  • Un mot mal choisi ?
  • Une différence de fond

6- Plaisir des équilibres

  • L’engagement personnel à l’échelle des catastrophes et des urgences
  • Du modèle de la maîtrise à celui de l’équilibre

7- La décroissance en tant que socialisme

  • Le socialisme utopique, héritage pour la décroissance
  • Les décroissants, orphelins du marxisme ?

8- La décroissance en tant qu’antiproductivisme

  • Conditions politiques d’une convergence antiproductiviste entre écosocialisme et décroissance
  • Les chantiers de la convergence antiproductiviste

9- Pas de bifurcation mais un buisson

  • L’illusion de la bifurcation
  • Pour une transition buissonnante et buissonnière

10- Stratégie de masse critique : basculement plutôt que renversement

  • La masse critique, c’est qui ?
  • La masse critique, c’est combien ?
  • La masse critique, c’est comment ?

11- Projet social, bloc social et politique

  • Un bloc social et politique
  • Une nouvelle avant-garde éclairée ?
  • Le mirage de la préfiguration

12- Une goutte d’eau pour mettre le feu aux poudres

  • Du pied de la visibilité au pied des alternatives, et réciproquement
  • Du pied des alternatives au pied du projet, et réciproquement
  • Du pied du projet au pied de la visibilité, et réciproquement

13- Une étincelle pour faire déborder le vase

  • Relire Albert Camus
  • Projet et programme
  • Paradigme, programme et pragmatisme
  • L’exemple exemplaire du montant du Smic

14- Conclusion : faire(s) de la politique

Un commentaire

  1. Très interessant pour repenser notre rapport à la politique

    Cependant en lisant vos différentes publications je ne parviens pas à me faire une idée claire de votre point de vue quant à la stratégie qu’il conviendrait d ‘adopter vis à vis des institutions si les décroissants obtenaient la majorité des suffrages exprimés lors des élections locales ou régionales.

    Bien entendu une telle perspective est peu envisageable à court terme, mais si notre vision de la société se propage et qu’une masse critique se constitue cette question pourrait se poser un jour.

    Faudrait il alors renoncer à l’exercice « du pouvoir » dans le cadre d’institutions que nous combattons ou l’accepter pour les transformer en s’appuyant sur les forces sociales qui émaneraient des alternatives concrètes?

    Merci d’avance pour votre éclairage

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