Dissidence et décence ordinaire

La résistance au mal ne suppose ni héroïsme ni esthétisation de la contre-violence : juste la capacité de dire non à l’insupportable dans les circonstances les plus usuelles de la vie ordinaire : nous n’avons pas tant besoin de virtuoses de la morale que d’être humains dotés de ce que Orwell nomme la common decency.

Michel Terestchenko (Revue du M.A.U.S.S. n°39, pp.321-331) évoque 3 formes de cette résistance ordinaire :

  • la capacité à traiter comme des êtres humains à part entière ceux qu’une idéologie ou un régime excluent de l’humanité : c’est la bonté, toute simple.
  • le souci de la vérité (car l’usage politique du mal est toujours secret ; aussi importe-t-il d’en assurer la publicité).
  • la volonté de maintenir un rapport authentique au langage, car « les mots sont importants » : « écrire ou réciter des poèmes, dans ces circonstances, c’est encore croire au sens, à une certaine forme de rationalité qu’exprime la grammaire » (p.329).

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