Mon intervention du mercredi 31 janvier à l’Académie du Climat (Paris, Mairie du 4ème). Cet écrit est plus long que l’intervention orale, sans être pour autant complet. Avec la très bonne surprise de l’avoir faite devant une assistance qui sortait de l’entre-soi et qui était en même temps venue pour écouter réfléchir à voix haute sur la décroissance : si la croissance est plus un régime politique qu’une boussole économique, pourquoi et comment cadrer les analyses et les propositions de la décroissance ?Lire la suite…

C’est la mise sous le tapis de l’emprise du régime de croissance même à l’intérieur de nos alternatives qui, en écartant la vertu politique du conflit, en vient à favoriser une préférence pour des scénarios contradictoires de basculement dont l’irénisme (anthropologique) débouche sur le contresens (historique) de penser la décroissance plus comme un « saut » que comme un trajet.Lire la suite…

C’est dans le « moment » du trajet qu’il peut être le plus périlleux d’échouer, parce qu’il y règne une reprise impolitique de ce qui constitue la véritable emprise de la croissance : à savoir le « régime de croissance ». Les 3 notes du plus, du nouveau et de l’urgent qui sont au coeur de ce régime sont reprises sans critique dans beaucoup d’alternatives et dans les errances du « développement » individuel.Lire la suite…

La « croissance » n’est donc rien d’autre que le résultat et la traduction du principe moderne de la neutralité institutionnelle.

Par conséquent, la décroissance se trompe si elle croit que « ses » valeurs pourraient lui permettre d’échapper à la pente fatale de l’horizontalisme.Lire la suite…

J’appelle anticapitalisme tronqué, cet anticapitalisme qui ne prend pas acte du tournant consumériste de l’entre-deux-guerres et qui surtout passe à côté du déploiement à partir des années 1950 d’une économie de la croissance dont l’hégémonie tient fondamentalement à l’emprise politique que le « régime de croissance » exerce sur tous les rapports sociaux et écologiques.Lire la suite…

Si on prend pour objectif politique une vie humaine libérée du paradigme de croissance, du régime de la croissance, du monde de la croissance et de son idéologie – et cet objectif n’est-il pas celui de la post-croissance – alors il ne faut pas manquer la transition qui est si bien nommée du nom de « décroissance ».Lire la suite…

La domination idéologique du monde de la croissance passe par une définition de l’économie comme gestion de la rareté.
Mais alors, si la décroissance ne se définit que comme l’organisation d’une politique en vue de repassser sous les fourches caudines des limites planétaires, on voit bien qu’elle reste prisonnière de cet imaginaire de la rareté.
Par contrecoup, il ne faut pas s’étonner si, en redéfinissant l’économie par l’abondance et non par la rareté, c’est alors la question de la vie sociale qui peut donner lieu à un mouvement de réhabitation, réhabitation qui paraît aujourd’hui comme le terme qui désigne le mieux une réappropriation démocratique de la vie en commun, de la vie « en compagnie ».Lire la suite…

Chez ceux qui voient dans la décroissance une variante radicale de l’écologie, on entend souvent que les valeurs dont on a besoin pour protéger les vivants sont les mêmes que celles qui relient les humains entre eux. De ce point de vue, on pourrait s’attendre à ce qu’à l’intérieur de nos milieux engagés, les valeurs du commun, de la confiance, de l’entraide, de la bienveillance… soient consciencieusement respectées. Mais ce n’est pas toujours le cas. C’est-à-dire ?Lire la suite…

Version réécrite des considérations de  méthode qui peuvent faciliter la lecture du livre de la MCD,  La décroissance et ses déclinaisons, pour sortir des clichés et des généralités1 ; livre qui a été présenté lors du lancement de l’OPCD, l’Observatoire de la post-croissance et de la décroissance, qui vient d’êtreLire la suite…

Quand on voit à quel point le 20ème siècle a pu être un siècle de barbarie et d’atrocités, appuyées sinon démultipliées ô combien par une puissance technologique qui a acquis un tel potentiel apocalyptique, il est difficile de rester dans une conviction pleine de confiance que les progrès du rationnel et de l’instrumental soient à tout coup un progrès moral et civil.

Ce que le 20ème siècle vient immanquablement d’abolir c’est précisément cette confiance qui reliait toutes les espèces de progrès, le « plus » avec le « mieux ».

Or c’est précisément cette confiance qui constituait la colonne vertébrale du mythe du progrès.Lire la suite…